Marion Cotillard, 48 ans après...

Enfin une Française succède à Simone Signoret dans un palmarès dominé par les Européens

LOS ANGELES

A moins de ne connaître aucun Français, de n'écouter aucune radio hexagonale et de boycotter les télés d'outre-Quiévrain, impossible d'ignorer la victoire de Marion Cotillard aux Oscars dans la nuit de dimanche à lundi. Cela faisait 48 ans que nos voisins attendaient qu'une comédienne bleu-blanc-rouge succède enfin à Simone Signoret comme meilleure actrice de la planète. Titre que personne ne peut lui contester dans la mesure où, grâce à La Môme (qui ressort chez nous le 27 février), elle est la première à réussir le grand chelem Oscars-Césars-Baftas-Golden Globes.

Dans sa magnifique robe-sirène blanche signée Jean-Paul Gaultier, elle a éclaté de joie sur scène : "Merci Olivier (Dahan, réalisateur du film), tu as bouleversé ma vie. Je suis sans voixMerci l'amour, merci la vie... C'est vrai qu'il y a des anges dans cette ville." "Je suis totalement envahie par la joie, et les étincelles et les feux d'artifice et tout ce qui fait boum boum", a-t-elle poursuivi en salle de presse. Avant de chanter Padam, Padam dans un tonnerre d'applaudissements.

Autre temps fort de la soirée : la remise de l'Oscar du meilleur acteur à Daniel Day-Lewis. Qui s'est agenouillé devant Helen Miren. Avec cet humour typiquement britannique, la grande dame a alors fait mine de le faire chevalier avec la statuette.

Les Européens ont d'ailleurs fait main basse sur tous les trophées réservés aux acteurs : l'Anglaise Tilda Swinton a supplanté Cate Blanchett pour le rôle secondaire féminin tandis que l'Espagnol Javier Bardem faisait de même pour le pendant masculin. Et dire qu'on accuse les Américains de protectionnisme dans le domaine culturel...

Les électeurs de Clinton et Obama ne sont pas repartis les mains vides pour autant. Les frères Ethan et Joel Coen ont signé un joli triplé avec No country for old men en décrochant à titre personnel trois des principaux Oscars : film, réalisation et adaptation. Un exploit que seuls Francis Ford Coppola, James Cameron et Billy Wilder avaient réussi auparavant. L'Autriche est aussi entrée dans l'histoire de la cérémonie avec Les faussaires, meilleur film étranger. De même que Brad Bird, qui a décroché son deuxième Oscar pour un dessin animé avec Ratatouille , trois ans après Les indestructibles . Un beau palmarès.

Patrick Laurent

(26/02/2008)